Chant des partisans

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu´on enchaîne?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c´est l´alarme.
Ce soir l´ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades!
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite!
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…

C´est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

Ici chacun sait ce qu´il veut, ce qu´il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu´on enchaîne?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh…
Le Chant du départ est un chant révolutionnaire et un hymne à la liberté contre toute forme de despotisme, écrit par Étienne Nicolas Méhul (pour la musique) et Marie-Joseph Chénier (pour les paroles) en 1794. Cet « Hymne » a été pour la toute première fois exécuté à Fleurus afin de célébrer la victoire sur les coalisés1.

Le Comité de salut public demanda son exécution le 14 juillet 1794 pour célébrer l’anniversaire de la Prise de la Bastille2. Il fut utilisé lors de la Première Guerre mondiale pour exalter les soldats partant au front lors de la mobilisation (la « fleur au fusil »3).